Petit potager contre Grand Paris

Le 1er juillet 2019, lors de la première conférence sur la finance verte organisée par la région Île-de-France, Thierry Dallard, Président de la Société du Grand Paris en charge de la réalisation du Grand Paris Express affirmait ceci : “Le Grand Paris Express s’inscrit dans une logique délibérément de construction de la ville sur la ville, avec comme corollaire de ne pas aller consommer des terres agricoles, de ne pas aller consommer des terres naturelles, de ne pas accroître la pression sur la bio-diversité”.
Le lendemain à l’aube, des citoyens tentaient de protéger de leurs corps les terres fertiles de Gonesse face aux engins de chantier qui avaient déjà commencé les travaux de la Gare Triangle de Gonesse de la ligne 17 , creusant une large tranchée au beau milieu des champs de maïs.

Pour rappel, la Gare du Triangle de Gonesse apparaît comme une aberration sur plusieurs plans : trop éloignée des habitants pour leur être utile, cette gare ne se justifie que par l’ambition d’amener les touristes jusqu’à Europacity, le projet et la ZAC à laquelle il appartient étant encore en suspens de décisions juridiques.

Las des mensonges, des aberrations et des promesses non tenues, un groupe de citoyens a donc décidé de venir, ce mercredi 25 septembre, installer symboliquement un potager en forme de rose des vents pour tenter, une nouvelle fois, de se faire entendre.

Un potager pour affirmer, encore une fois, qu’avec une autonomie alimentaire de 3 jours en Île-de-France, la priorité ne semble pas au tourisme mais à la résilience alimentaire.

Une rose des vents pour signifier aux dirigeants la nécessité de changer de direction quant aux décisions de politiques publiques. Un changement de priorité souvent déclaré dans les discours mais dont les actes et les vraies décisions restent pourtant absents.

Le gris contre le vert, le béton contre la végétalisation pour montrer encore une fois le contraste entre deux paradigmes pour le territoire. D’un côté l’artificialisation, le béton et ses conséquences criminelles ; de l’autre les végétaux, puits de carbone et ressources alimentaires indispensables à un avenir soutenable. Nous ne le répéterons jamais assez, nous refusons une ceinture de béton autours de Paris, nous lui préférons une ceinture verte, riche et nourricière.

Ce potager abrite, sur chacune de ses branches, les éléments essentiels à l’avenir de notre région : une forêt de jeunes arbres, un champs de graminée consommables par l’homme, des légumes de saisons.

Un potager sur une tranchée sensée ne pas exister selon M. Dallard, un potager qui pourrait être jugé illégal et détruit dans l’heure si nous ne le défendons pas ,lui et les terres fertiles qui l’accueillent.

 

Communiqué de presse et discours à la SGP le même jour

Communiqué de presse de cette action