De nombreuses opportunités foncières alternatives existent
pour éviter l’urbanisation du Triangle de Gonesse
Il y a un an, le CPTG a effectué une étude territoriale publiée sur notre site, évaluant – une décennie plus tard – l’état d’avancement des 25 projets du Grand Roissy programmés en 2012 par l’Établissement Public Plaine-de-France et analysés par le bureau d’étude ECODEV.
Cette analyse démontre que 4 projets ont été abandonnés (le Dôme, Europacity et son centre d’affaires) ou repoussés sine die (terminal T4 de Roissy), 2 sont terminés (Aéroville, Roissy Parc International), mais une douzaine est à l’arrêt. Nous réactualisons aujourd’hui les capacités existantes situées à proximité du Triangle de Gonesse, qui permettraient d’éviter l’urbanisation d’excellentes terres agricoles et de respecter ainsi l’objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) du nouveau Schéma Directeur d’Aménagement de l’Ile-de-France qui intègre des critères « d’Environnement » (SDRIF-E).
Le projet d’urbanisation sur le secteur de la gare « Triangle de Gonesse » de la ligne 17 Nord du Grand Paris soulève plusieurs objections au plan de sa pertinence, non seulement en termes d’aménagement et de devenir de ce territoire, mais aussi de l’adéquation du site au regard de l’équilibre emploi / main-d’œuvre de l’ensemble du Grand Roissy. À l’examen précis des ZAC et ZAE existantes, d’autres opportunités existent dans un rayon relativement proche et celles-ci n’auraient pas les mêmes conséquences sur l’artificialisation des terres agricoles.
Sur une emprise foncière de 110 ha, il est prévu d’accueillir, outre la gare de la ligne 17 Nord, un établissement scolaire » d’excellence (doté du label « Cité scolaire », comportant un collège, un lycée international polyvalent avec des formations post Bac, un internat et un tiers lieu), une administration d’État. S’y adjoignent des composantes du projet AGORALIM (des formations et un secteur affecté à des équipements de transformation agroalimentaire – légumerie, conserverie). Les autres composantes de l’urbanisation ne sont pas connues.
1. À propos de l’implantation de l’administration centrale ou d’éventuels autres projets de bureaux, on soulignera d’emblée que les besoins en locaux, qu’il s’agisse d’entreprises privées ou du secteur public, se trouvent désormais minorés par la tendance générale à la pratique du télétravail plusieurs jours par semaine. Les utilisateurs, d’une manière générale, tendent à se recentrer sur le cœur d’agglomération et c’est bien cette hyper centralité qui est recherchée (Quartier Central des affaires de Paris, La Défense, Boucle Ouest de la Seine, bien plus que les localisations périphériques (avis convergents des commercialisateurs CBRE, JLL, Arthur Loyd, etc.)
2. Quelles opportunités de sites alternatifs ?
Le secteur du Grand Roissy dispose de capacités d’accueil tout à fait significatives sur des secteurs d’aménagement à vocation économique existants mais non achevés, voire arrêtés et bénéficiant d’une bonne accessibilité générale (routière et autoroutière et en transports collectifs).
2.1 Proche du site : quatre périmètres de parcs d’activités offrent encore des capacités d’accueil
-
Immédiatement à l’ouest, rappelons que le parc d’activités de Paris Nord 2 (sur Gonesse et Villepinte) doit engager le renouvellement de certains de ses programmes les plus anciens devenus obsolescents (ils datent de plus de trente ans) et initier un processus de densification qui est à peine amorcé aujourd’hui… Il a été estimé que cette densification permettrait de dégager dans une première étape un potentiel d’environ 175 000 m² tertiaires. Paris Nord 2 est desservi actuellement par la station Parc des Expositions de la ligne du RER B.
-
Un peu plus au sud, l’ancien site PSA à Aulnay-sous-Bois et Gonesse est encore bien loin d’être saturé. Il conviendrait à un projet industriel, très bien desservi par autoroute et voie ferrée, au cœur d’un bassin de main d’œuvre ouvrière de 40 000 actifs (sur 6 communes adjacentes, dont Gonesse).
-
La plateforme aéroportuaire d’ADP elle-même, soit plus de 3000 ha accueille outre les équipements et infrastructures liées à l’aérien, des hôtels, des programmes de bureaux et des organismes de formation. Des disponibilités foncières y existent encore ; d’autant que l’extension programmée (le terminal T4) a été remise en question.
-
Le site d’AEROLIANS (198 ha au total), localisé à Tremblay-en-France entre les autoroutes A1 et A104 et la plateforme aéroportuaire de Roissy CDG, n’est pas encore complétement commercialisé. Dans ce vaste périmètre, plusieurs sous-secteurs pourraient accueillir un projet à dominante tertiaire et/ou des équipements. Le RER Parc des Expositions est proche et plusieurs lignes de bus desservent le site.
2.2. Plusieurs sites de plus petite dimension présentent des atouts urbains appréciables
Sur le versant Val d’Oise, plusieurs sites potentiels peuvent être mis en avant :
-
Le site initialement prévu pour ITC (International Trade Center) à Roissy reste à ce jour vacant (13 ha). La réalisation du projet initial de pôle de congrès, avec plusieurs hôtels internationaux et un vaste complexe de restauration, est devenue peu vraisemblable. Les terrains ayant été acquis, ce site est disponible, très bien situé et très bien desservi.
-
Goussainville (ancien site CAREX à La Talmouse). Il s’agit d’un des sites du projet AGORALIM, prévu pour la partie logistique. Il pourrait accueillir certaines composantes du programme envisagé sur le Triangle de Gonesse.
-
Autre site sur la commune de Gonesse : avec une dimension plus urbaine, à proximité d’importants secteurs résidentiels (ZAC de la Grande Vallée), il présente des avantages à examiner.
-
Plus à l’ouest dans le Val d’Oise : une succession de sites plus petits mais qui sont à aussi à considérer (Villiers-le-Bel, Sarcelles ou Groslay).
Sur le site du Bourget
-
Le pôle gare du Bourget et ses atouts. La ZAC « Gare Bienvenue » va se développer autour de la station « Le Bourget RER » de la ligne 16-17. La capacité d’accueil en bureaux serait d’environ 60 000 m²…
-
Le «Bourget Aéroport » : un secteur plus contraint mais du foncier semble à recycler aux franges de l’aéroport.
En conclusion :
Les opportunités ne manquent pas, qu’il s’agisse d’accueillir la totalité d’un programme relativement hétérogène, ou bien une ou plusieurs de ses composantes.
À court / moyen termes, il semble bien que le site PSA ou Paris Nord 2 puissent répondre à un projet d’implantation : à plus long terme la plateforme ADP au nord ou le pôle gare du Bourget au sud peuvent également apporter une réponse alternative très pertinente au Triangle de Gonesse.
Étudier ces opportunités c’est bien :
-
Éviter l’artificialisation de terres agricoles précieuses.
-
C’est aussi contribuer à revaloriser des aménagements inachevés et des sites en sommeil.