Une analyse des besoins de transports portant sur 65 000 actifs en emploi habitant les 5 principales communes de l’Est du Val d’Oise 1 démontre qu’en 2016, ils ne sont plus que 6,1 % à travailler à Roissy.
Voilà 5 cartes (“Flux des actifs de 5 villes de l’Est-95“) . Elles montrent une majorité d’actifs qui : soit travaillent dans leur commune de résidence (24,5%), soit dans des communes contigües (8%) ne nécessitant que des modes de transports doux ou de proximité, soit travaillent à Paris (25,3%) via le RER D dont les gares sont au cœur des zones urbanisées. Les flux de travailleurs vont au Sud ou Sud-Ouest et non comme “l’offre prétendue être utile” vers le Nord ou vers l’Est.
A quoi bon dépenser 3 milliards d’euros pour une ligne Le Bourget-Roissy située en Seine-Saint-Denis (sauf 3,5 km dans le Triangle de Gonesse en plein champ) à l’Est des flux d’actifs, pour rejoindre un aéroport qui licencie ? Car de 2008 à 2019, Roissy a supprimé 18 000 emplois, malgré une hausse du trafic de 24%…
Mais – prétendent nos détracteurs – s’il y a si peu d’actifs qui travaillent à Roissy, c’est parce qu’il n’y aurait pas de réels transports pour y aller ! Pas du tout ! Une analyse des besoins de transports portant sur 69 000 actifs du 93 – dans 3 communes 2 de l’intercommunalité de Paris-Terres d’envol (intitulé T7 au sein de la Métropole du Grand Paris) – démontre par les chiffres et les cartes que la situation est quasi-identique pour des communes desservies directement par le RER B dont les gares sont en centre-ville.
Les habitants en activité travaillent en majorité dans leur commune de résidence (24,1%) ou dans des communes adjacentes (4,5%) ou encore à Paris (23,9%). Les actifs de T7 ne sont que 5,1% à travailler à Roissy, bien qu’ils bénéficient d’un accès direct à Roissy via le RER B (dans le bon sens, Paris-Banlieue).
Voir ce graphique :
Ceci est la preuve irréfutable que Roissy (pas plus que des projets de type Triangle) n’est pas la réponse EMPLOI utile pour les habitants du territoire. Roissy n’est pas un pôle d’emploi (qui pourrait générer une forte attractivité sur la main-d’œuvre de son territoire environnant), mais un pôle d’activités spécialisé sur quelques filières qui couvre une palette très restreinte de métiers (environ 500 sur un total de 10 000, 5% de l’éventail) et qui a besoin pour trouver sa main-d’œuvre de recruter sur une immense aire d’attraction de 2000 communes 3 couvrant 11 départements et deux régions.
On ne le répètera jamais assez : Roissy n’est pas un pôle d’emploi LOCAL. Il est utile à la Métropole, pour accueillir les voyageurs et touristes, les touristes d’affaires et les VIP (Le Bourget), mais il possède un très faible impact sur les actifs résidents du territoire. Pour qu’un emploi implanté à Roissy embauche un actif du territoire, il faut en installer 19 qui font venir de la main-d’œuvre extérieure venant concurrencer la population locale, moins qualifiée et moins formée. Non seulement la situation de l’emploi avec l’implantation de nouveaux emplois ne s’améliore pas, mais elle s’aggrave.
1 Sarcelles, Garges-lès-Gonesse, Gonesse, Goussainville, Villiers-le-Bel
2 Aulnay-sous-Bois, Blanc-Mesnil, Sevran
3 Dont 300 dans l’Oise et une centaine dans le Val d’Oise.