Inauguration de l’AMusée, quatorzième jour d’ouverture de la ZAD du Triangle
L’AMusée est un musée inversé : c’est à l’extérieur de ce lieu (une étroite cabine qui ne contient qu’une chaise) et “jusqu’aux confins de l’univers” que se trouve l’art – un art contenu dans les mille replis et reflets du monde travaillé par le désir humain, et dont on peut admirer quelques unes des œuvres exposées (et nécessairement éphémères) par les 3 ouvertures pratiquées dans les murs.
Une façon de rendre visible et de défendre un autre rapport aux pratiques artistiques. Sur la ZAD, chacun·e est tour à tour poète, architecte, musicien·ne, peintre, comédien·ne… Inventeur·euses de ses modes d’expression, impliqué·es dans des créations personnelles imbriquées et reprises dans une œuvre collective qui évolue au gré des arrivages de matériaux et de l’inspiration. C’est bien ainsi, et il est temps de dynamiter la caste des artistes en tant 
qu’elle s’oppose à celleux qui ne le seraient pas, et organise de fait au profit de quelques un·es la spoliation de moyens d’expression (temps et matériaux) et de diffusion qui devraient être partagés.
Nous l’affirmons ici depuis la ZAD de Gonesse, il n’y a plus désormais au monde qu’un·e seul·e personne qui soit réduite à la position de spectateur de l’œuvre des autres : l’unique visiteur·e de l’Amusée.
Et il ne tient qu’à ellui de se lever de la chaise, et, quittant les lieux, rejoindre l’œuvre en cours et en devenir à son tour auteur·e…
[EDIT] 27 février 2021 – Emporté par la foule, l’a-musée s’est exposé telle un Phoenix éphémère, sur la place Stalingrad, pendant que défilaient les soutiens à la ZAD expulsée …
voir aussi cet article :
https://lundi.am/Les-desarteurs-sur-le-theatre-de-la-conflictualite-dans-l-art-et-au-dela-de-l?
