Urbanisation, accaparement :
le grignotage des terres reprend de plus belle
Localtis 30/05/2017 Michel Tendil
En 2016, l’urbanisation a bondi de 22%
” … Ces dernières années, la fédération avait à maintes reprises alerté sur le risque de financiarisation des terres et d’accaparement par des sociétés écrans ou des multinationales. …En 2016, le nombre de ventes de terres agricoles pour l’urbanisation (extension de villes, infrastructures…) a bondi de 22% ! Et les surfaces correspondantes de 24%. Ces ventes représentent 30.000 hectares en 2016. 2015 avait déjà constitué un seuil d’alerte : 23.000 hectares avaient perdu leur vocation agricole, soit une progression de 6%. Or depuis 2017 et, plus encore depuis 2008 avec le début de la crise, le rythme de l’urbanisation avait diminué de moitié.
En ajoutant aux chiffres de l’urbanisation, les surfaces effectivement artificialisées suivies par le ministère d l’Agriculture, la FNSafer estime aujourd’hui entre 50.000 et 60.000 hectares par an le rythme annuel de l’artificialisation des terres, comme au début des années 2000. Soit “l’équivalent de la surface agricole d’un département tous les cinq à six ans”. En se projetant en 2060, 9 à 11% de la surface agricole française pourraient ainsi avoir disparu de manière irrémédiable. Sur un siècle (1960-2060), “c’est le quart du potentiel agricole français qui serait perdu”. “Il y a donc urgence à freiner, puis à stopper, l’extension urbaine et celle des infrastructures”, insiste la fédération pour qui “les politiques de préservation développées depuis plus de dix ans n’arrivent pas à contenir l’extension urbaine”. Selon elle, les mesures de “protection en confettis” – type zones agricoles protégées (ZAP) ou périmètres de protection des espaces naturels et agricoles périurbains (PPEANP) – n’ont fait que reporter la pression foncière d’un territoire à un autre …
Si la fédération n’aborde pas directement la question démographique, elle s’inquiète aussi des risques que le couple urbanisation-accaparement fait peser sur la souveraineté alimentaire. Elle rappelle à cet égard que l’Europe, en bilan net, importe l’équivalent de la production agricole de 35 millions d’hectares, soit le cinquième de la surface agricole de l’Union européenne.”
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