L’enquĂŞte publique sur « le plus important projet d’amĂ©nagement culturel et commercial en Europe », EuropaCity a Ă©tĂ© lancĂ©e en France la semaine dernière, dans la quasi indiffĂ©rence. Symbole de l’impuissance publique, cette ville artificielle promet dĂ©jĂ le meilleur du capitalisme rĂ©crĂ©atif et consommatoire.
C’est un silence aussi assourdissant que bizarre. L’enquête publique sur « le plus important projet d’aménagement culturel et commercial en Europe » a été lancée en France la semaine dernière, mais personne ne le revendique. EuropaCity. Une ville artificielle au nord de Paris. « Un formidable pari sur l’avenir. » Qui en parle, en ces temps de morosité ? Cette promesse de record s’énonce dans la discrétion. Ou plutôt dans la crainte. Le promoteur d’EuropaCity, Immochan, filiale immobilière d’Auchan, redoute un Notre-Dames-des-Landes francilien.
Et les Ă©lus (de droite comme de gauche) qui y ont cĂ©dĂ© ne sont pas fiers. Ce symbole privĂ© de leur impuissance publique reprĂ©sente l’inverse de ce qu’ils racontent Ă longueur d’annĂ©e sur la culture, l’environnement, l’agriculture… La preuve grand format qu’ils ne font pas ce qu’ils disent. Qu’ils se contentent de se soumettre aux forces qui vont. Celles du capitalisme rĂ©crĂ©atif et consommatoire, et de son programme pour changer la vie : faire du passĂ© table rase pour inventer cet homme nouveau « Ă Â la recherche d’un acte d’achat intĂ©grant une dimension de plaisir ».Â
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