16 septembre 2022 : mobilisation contre l’urbanisation des terres agricoles à Gonesse et Saclay !

Une soirée réussie le 16 septembre à Paris pour la mobilisation
contre l’urbanisation des terres agricoles à Gonesse et Saclay !

Organisée par le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG) et le Collectif contre la ligne 18 (CCL18), la soirée URGENCE Terres agricoles d’Île-de-France en danger a réuni environ 500 personnes dans la salle Olympe de Gouges à Paris, animée par Hervé Kempf, directeur de REPORTERRE, que nous remercions.

Après l’ouverture de la soirée par Hervé Kempf, suivi du discours d’introduction de François Vauglin, maire du 11e arrondissement de Paris, ont suivi deux tables rondes avec un intermède d’interpellation et la lecture de 2 appels :

  • l’un d’experts du transport et de l’aménagement des territoires, pour exiger un moratoire sur les lignes 17 Nord et 18 Ouest,
  • l’autre pour demander le classement des terres agricoles au patrimoine mondial de l’Unesco

et bien sûr un concert !

Pour les plus pressé·es : une vidéo récapitulative est disponible

La première table ronde traitait des « Transports du Grand Paris »

En résumé, les lignes 17 nord et 18 ouest ne sont justifiées ni par un réel besoin des habitantes et habitants, ni par un processus démocratique, ni par une rentabilité financière.

Charlotte NENNER, élue écologiste au Conseil régional, membre de la Commission Transports, a résumé le projet : « Une vision datée de la mobilité en Île-de-France ».
Marc PÉLISSIER de l’Association des usagers des transports en Île-de-France, a rappelé à quel point le Grand Paris Express est un gouffre financier. Un bus en site propre coût 30 millions d’euros alors qu’un métro automatique tel que la ligne 18 coûte 5 milliards d’euros… le tout aux frais du contribuable donc de tous les Français !
Il a plaidé pour des transports plus légers (trams, bus…) mais surtout la rénovation des transports existants (RER B et D).
Frédéric LEMERER, syndicaliste à la CGT transports a expliqué que des emplois ont été déplacés des grandes écoles et laboratoires sur le plateau de Saclay, et ces chantiers n’ont pas créé d’emplois nouveaux. Il a insisté sur le fait qu’il fallait investir en priorité dans les transports du quotidien et a dénoncé la dégradation des conditions de travail des salarié·es des transports publics, entraînant l’aggravation des conditions de transport des usagers.
Jacqueline LORTHIOIS, urbaniste – socio-économiste, a replacé la question des Transports dans le champ plus vaste de l’Aménagement du Territoire. Valoriser les pôles dits « d’excellence » du Grand Paris induit par différence des territoires de relégation. L’Ile-de-France est déjà à la fois la région la plus riche d’Europe et la plus inégalitaire.
Elle démontre que les transports au service du Grand Paris ne réparent pas les inégalités, ils les permettent. On voit se développer des « villes dissociées » où l’habitant n’y travaille pas et le travailleur n’y réside pas.
Elle développe trois propositions :

  • L’achèvement du tram-train T11 Sartrouville/Argenteuil/Épinay jusqu’à Noisy-le-Sec : deux gares pour le Val d’Oise, desservant 110 000 Argenteuillais.
  • L’implantation de la Cité scolaire à Sarcelles, en cœur de ville, à l’emplacement prévu pour le Dôme (annulé) près du RER.
  • La réduction des besoins de transports par l’implantation de services de proximité qui recrutent sur place.

Harm SMIT, ingénieur, représentant de COLOS (COLlectif Oin Saclay) a exposé les trucages de la Société du Grand Paris (SGP) dans les évaluations socio-économiques (balance entre bénéfices et coûts) des lignes du Grand Paris Express. Lors des enquêtes publiques en 2016, les lignes 18 et 17 Nord s’avéraient les moins rentables de toutes. Mais d’après un nouveau chiffrage en 2021, elles sont devenues les plus rentables de toutes !
Le bilan socio-économique de la ligne 18 a augmenté de 1875 %, celui de la ligne 17 Nord de 745 %. En même temps, le bilan des autres lignes a chuté de 64 % en moyenne. Pour la ligne 17 Nord c’est particulièrement absurde, puisqu’entre-temps EuropaCity a été abandonné, le terminal T4 reporté sine die, tandis que la fréquentation du PIEX (Parc des expositions de Paris-Nord-Villepinte) est en déclin.
Il explique le tour de passe-passe de la SGP qui consiste à calculer les bénéfices globaux supposés créés grâce au GPE dans son ensemble, puis à répartir ces bénéfices sur les différentes lignes selon un jeu de coefficients. Il suffit donc de changer les valeurs de ces clés de répartition pour diminuer le poids des lignes déjà « acquises » et d’accroître celui des lignes encore sujettes à contestation.

Un Appel d’experts a été lu pour exiger un moratoire sur les lignes 17 Nord et 18 Ouest.

Le texte se trouve ici, en version bilingue : https://sauvonslesterresfertiles.org

Un cerf est venu sur scène nous délivrer un message

« On nous arrache la peau, et nous ne sentons rien… Extraits :

[…] sont-ils encore les gardiens de la terre, ceux et celles qui la quadrillent au volant de tracteurs géants, et année après année acceptent de la piller, de l’assécher, de l’empoisonner jusqu’à ce qu’elle en crève avec toutes les formes de vie visibles et invisibles qu’elle abritait, mammifères, oiseaux, insectes, bactéries, champignons, lombrics et collemboles ?

[…] à défendre ces champs, ces friches et ces jardins, […] nous devenons ce que nous n’aurions jamais dû cesser d’être : vivant.es, sur une terre vulnérable.

Voir le cerf et son brâme d’alerte

La seconde table ronde était intitulée « Agriculture et alimentation »

Christiana VANDAME, agricultrice sur le plateau de Saclay, témoigne : « Depuis l’Opération d’Intérêt National Paris Saclay, ça a été une longue descente aux enfers. La ligne 18 sera dans nos champs ».
Romain HENRY, représentant de la Confédération Paysanne parle quant à lui du grignotage des terres agricoles : l’équivalent d’un département disparaît tous les 7 ans. Pourquoi ? La pression foncière est trop forte pour que les jeunes s’installent alors qu’un agriculteur sur trois touche moins de 300 € par mois.
François LOSCHEIDER, Maire-adjoint à l’Alimentation et la Nature de la ville d’Arcueil a parlé le projet de sa commune de faire une cuisine locale. Il a évoqué, à ce sujet, le besoin de terres agricoles, pour bénéficier de produits locaux.
Anne GELÉE, de l’association Terre de liens, a mentionné la situation du foncier agricole, trop rare et cher, et malgré tout l’enthousiasme de certains jeunes de se lancer dans de nouveaux projets d’installation avec Terres de liens.

Appel pour le classement des terres agricoles au patrimoine mondial de l’Unesco

Le texte de la Tribune a été lu ; il est publié dans le journal Le Monde du 14 septembre (en ligne et sur papier)

Action « MORATOIRE »

Des personnalités présentes et de nombreuses et nombreux participant·es sont monté·es sur la scène, portant une affichette « MORATOIRE – Ligne 17 N et Ligne 18 O » pour exiger en urgence un moratoire pour stopper les travaux et rouvrir les discussions.

Elles et ils ont alors chanté à pleins poumons la chanson de Jacqueline (sur l’air de la chanson d’Édith Piaf) dont le refrain est :
« Non, rien de rien… Non, nous ne lâcherons rien…
Ni nos terres nourricières,
Ni nos très précieux vers de terre… »

Voir le texte intégral

Les représentants des collectifs CPTG et CCL18 ont clôturé la partie “Débats”

Fabienne MÉROLA, porte-parole du CCL18 a brièvement fait le point sur l’état des travaux et de la lutte à Saclay. Le collectif concentre la lutte sur le tronçon ouest, décalé de 4 ans, donc pas du tout commencé. Elle a souligné que le comble de l’absurde est atteint avec 2 gares séparées de 7 km… ce qui ne s’est jamais vu pour des stations de métro !
Elle a terminé en donnant rendez-vous le 22/10 pour la grande marche Terminus Saclay.

Bernard LOUP, président du CPTG, a remercié la mairie du 11ème arrondissement pour l’accueil de cette soirée dans la salle Olympe de Gouges., en faveur des terres agricoles de Gonesse et Saclay, Il a aussi remercié toutes celles et tous ceux qui durant l’été ont participé à la préparation de l’évènement et encore ce soir à son bon déroulement, les intervenant.es des tables rondes et tous les soutiens présent.es ce soir-là.

Il a expliqué l’impasse dans laquelle s’est mis le gouvernement en annonçant dix-huit mois après l’abandon d’EuropaCity par la voix du Premier ministre Jean Castex, que la ligne 17 nord avec la gare Triangle de Gonesse serait menée à son terme alors que plus rien ne le justifie. Il a dénoncé l’appel d’offre lancé par le Conseil régional pour le projet de Cité scolaire avec internat sur le Triangle de Gonesse exposé jour et nuit aux nuisances aériennes, véritable prise en otage des jeunes de l’est du Val d’Oise pour justifier une gare en plein champ devenue inutile. Plus aucun projet ne la justifie.

Il a conclu sur l’urgence d’obtenir un moratoire des lignes 17 nord et 18 ouest. Comment stopper ces projets ? Par la mobilisation citoyenne !
Interpellez vos élu·es, rejoignez les associations et collectifs… Réclamons ensemble un moratoire sur les lignes 17 nord et 18 ouest.

CONCERT DE CLÔTURE avec Viktors and the Haters

La soirée s’est terminée au rythme endiablé du groupe de rap « Viktors and the Haters » devant des spectateurs enchantés ! Un grand merci à eux pour cette super clôture de notre soirée !

STANDS

Une douzaine d’associations tenaient un stand pour faire connaître leurs actions et luttes. Beaucoup de participant·es sont allée·es à leur rencontre. Le retour des associations a été très positif.

BUVETTE-RESTAURATION

Nous remercions tous les bénévoles qui ont soit apporté des mets de leur fabrication, soit donné du temps pour être « au service » derrière le bar (ne profitant pas des débats ni du concert) et permit à chacun·e de se restaurer au mieux.
Nous remercions tout particulièrement Cédric de la « BIOCOOP Bastille » et Stéphane de « Nosmeilleurescourses » pour les très nombreux dons qu’ils ont fait pour assurer la nourriture et la boisson lors de cette soirée.

1 Commentaire

  1. Pascale & Jean-Yves MERCIER

    Bonjour,
    L’idée de faire voter un voeux par les conseils municipaux a été émise. Je trouve cela pertinent. Peut-on imaginer qu’un texte de ce voeux soit rédigé par le CPTG, envoyé à tous les militants afin qu’ils saisissent leurs élus. Ce voeux serait donc commun à tous. Bonne journée

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