Compte-rendu de la ZADimanche du 25 septembre 2022
Nous étions une vingtaine de militant·es du CPTG et de différents collectifs de la co-organisation à accueillir Mario, militant du sud du Mexique, représentant de son assemblée, l’APIDTT (Asamblea de Pueblos del Istmo en Defensa de la Tierra y el Territorio). et des militant·es de la Coordination française « Stop EDF Mexique ».
Mario souhaitait échanger avec des collectifs luttant contre l’accaparement des terres. Ces échanges ont été très intéressants
La lutte menée contre le projet éolien d’EDF, combattu par les communautés autochtones, a été victorieuse et ce projet abandonné par la compagnie mexicaine qui a été obligée de rompre en juin dernier le contrat avec EDF. Victoire provisoire car EDF ne renonce pas à ses parcs éoliens.
Article de Reporterre qui en rend compte
Il a expliqué comment son organisation s’était constituée en 2007 contre le projet d’EDF de création de 27 parcs éoliens (2600 éoliennes) sur les terres ancestrales des communautés autochtones, avec la complicité de l’Etat et les pressions des narco-trafiquants… avec l’alibi du climat en plus !
Il a dénoncé le projet d’un GPII impulsé par le gouvernement mexicain actuel et dans les cartons des gouvernements mexicains et des USA depuis longtemps déjà : création d’un couloir interocéanique, ou “trans-isthmique”, qui serait un canal sec qui relierait l’océan pacifique et l’océan atlantique, et qui prévoit la modernisation d’une ligne de train mais aussi deux gazoducs bardés d’une dizaine de parcs industriels. Ces parcs auront besoin d’électricité et l’expansion de nouveaux parcs éoliens industriels – au mépris des terres d’usage communal – dans l’isthme est ainsi étroitement liée à ces mégaprojets.
Mario veut à la fois alerter sur ce couloir trans-océanique et ses liens avec des multinationales européennes, mais aussi annoncer l’organisation d’une nouvelle caravane contre les mégaprojets qui devrait se tenir au Mexique l’année prochaine (en avril-mai) avec le soutien du Conseil National Indigène, et surement aussi des zapatistes, pour faire le tour des projets destructeurs dans le Sud du Mexique (par exemple le mal-nommé train « Maya ».
Il nous a fait part de la façon dont son association mène la lutte, à plusieurs niveaux différents:
- Comme ici, les militant·es ne sont pas très nombreux, il y en a qui partent, d’autres arrivent… l’important pour lui est que la structure de base perdure et que les gens se conscientisent.
- Une fois par an, avec 19 autres collectifs de tout le pays, en même temps, ils bloquent des routes pour montrer leur force et soutenir les familles qui refusent de payer l’électricité
- Au quotidien, agissent avec les familles concernées (800 familles, au sein de 13 communautés)
- Organisent des projets agroécologiques avec les jeunes
- Font du porte-à-porte sur la santé et l’alimentation, de la conscientisation
- Mènent des procès : ils ont aussi réussi à faire annuler en justice 200 contrats de vente de terres qui avaient été signés par des pressions individuelles
- Il nous informe aussi sur la dangerosité de mener des luttes au Mexique : il y a eu l’assassinat du responsable de la communauté agraire
De notre côté, nous avons expliqué le déroulement de la lutte du CPTG depuis 2011 et les différents modes d’actions qui ont été utilisés (pétitions, conférences de presse et communiqués, occupation d’une journée du siège de la SGP, Occupation avec production de légumes pendant 2 ans d’un petit terrain, puis occupation d’une autre parcelle pendant 13 jours sous forme de ZAD, meetings publics, marches vers Paris, actions juridiques, etc…
En résumé, une belle rencontre, intéressante, riche de partages